Des belges au Championnat de France Open à l’arme ancienne

Pour le commun des mortels, l’arme ancienne peut signifier tant de choses et le simple badaud peut facilement imaginer des scènes presque rocambolesques de tireurs déguisés époque napoléonienne ou pirate des caraïbes. La réalité est complètement différente. J’avoue être novice dans ce genre de championnat et c’était donc une première pour moi dans un championnat de cette importance.

Préparés depuis quelques mois à ce voyage, nous sommes 3 tireurs belges (aidés par notre club Le Radar) à traverser toute la France pour participer à cet Open Championnat de France à l’arme ancienne qui se déroule dans le stand de tir de la Plantade (Vitrolles). Organisation importante puisqu’elle accueille plus de 460 passionnés prêts à en débattre dans 31 disciplines (armes de poing et d’épaule confondues) étalées sur 4 jours de compétitions.

Nous sommes arrivés la veille pour découvrir les installations et pratiquer un entraînement. Il faut dire que l’ampleur des installations à de quoi faire pâlir pas mal de nos concitoyens tireurs. En effet, ce stand de tir comporte :

  • 1 pas de tir 10 mètres de 6 postes
  • 1 pas de tir 25 mètres de 30 postes
  • 1 pas de tir 50 mètres de 30 postes
  • 1 pas de tir spécifique silhouette Métalliques petit calibre 100 m de 18 postes
  • 1 pas de tir spécifique silhouette Métalliques Field-pistol de 14 postes
  • 1 pas de tir spécifique silhouette Métalliques carabine de 9 postes
  • 1 pas de tir polyvalent 100/200 m de 18 postes
  • 2 fosses de trap

1 défouloir ; club-house; WC; sanitaires ; cuisine ; préau de restauration ; le tout installé sur un terrain municipal de 11 hectares : la carrière de la Plantade (à l’origine, une colline arasée et creusée et hors de laquelle furent extraites les roches qui servirent à la réalisation de l’extension de la piste de l’aéroport de Marignane, sur l’Étang de Berre). Nous avons eu pour cet événement la chance ou malchance de concourir chaque jour dans des conditions différentes : temps chaud et lourd, temps de pluie comme chez nous, une journée d’orage, vent et pluie battante. Il faut savoir que pour le tir à l’arme ancienne les conditions météo ont beaucoup d’importance sur le tir et la visée étant donné que la plupart de ces armes n’ont pas d’organes de visée réglables. De plus, ces organes de visée sont souvent rudimentaires et doivent garder leurs aspects originaux.

Nous étions inscrits uniquement dans des disciplines pistolet et revolver. Premier jour de compétition : c’est Rudolph LAMBERT qui a commencé les débats dans la discipline Cominazzo (pistolet à silex à canon lisse et armement par la bouche) qui se tire à une distance de 25m. Ce n’était pas son arme mais une arme en prêt. Il a donc dû apprendre à la connaître avec un résultat malgré tout loin d’être médiocre de 84/100.

Deuxième jour : c’est la journée des revolvers. Deux disciplines à tirer et ce, avec la même arme. La première est le Mariette qui se tire avec des répliques de revolver utilisé principalement pendant la guerre de sécession des Etats Unis d’Amérique et ce à une distance de 25m sur une cible pistolet C50.

Dans cette discipline, notre ami et compatriote Rudolph a fait fort en battant une armada française de 60 tireurs avec un score de 98/100, avec un point d’avance sur son poursuivant. Pour ma part dans cette catégorie, je termine à la 25ème place avec un score de 91/100 et le 3ème tireur de notre équipe, Patrice DUTRIEUX, un score de 72/100.

La deuxième discipline de cette journée est le Donald Malson. Elle se tire avec les mêmes revolvers et sur les mêmes modèles de cibles mais à une distance de 50m.

Une fois de plus, Rudolph LAMBERT fait un score fantastique de 87/100 ;  ce qui lui permet de prendre la première place devant le recordman du monde de la discipline JOURNET Philippe. Patrice et moi-même terminons aux 38 et 48ème places.

Troisième et dernier jour : c’est au tour de la discipline Kuchenreuter. Tous les trois, nous tirons dans la catégorie « réplique », discipline très disputée avec 83 tireurs inscrits. Rudolph LAMBERT fait un score de 94/100 et finit à la 14ème, CLARA Jacques : 91/100 (42ème place) et DUTRIEUX Patrice : 87/100 (64ème place).

Malgré des résultats en dents de scie pour certains d’entre nous, ce fut une expérience exceptionnelle et riche en émotions. Le monde des passionnés de l’arme ancienne est un monde très ouvert où l’entraide et la convivialité prennent le dessus sur l’esprit de compétition. Personne n’est avare de partager son expérience ou son vécu. Bien entendu sur le pas de tir, la concurrence est rude et sans pitié mais une fois le tir terminé, tous se retrouvent et partagent ses sensations et ressentis.

Seul bémol de cette compétition est le manque de sportivité de la part des officiels qui, suite aux deux premières places de notre compatriote, ont pratiquement ignoré sa performance en ne citant que brièvement son résultat à la fin de la cérémonie des podiums. Pour preuve, beaucoup de tireurs français sont passés s’excuser au nom de la France pour le manque de sympathie et de reconnaissance de leurs officiels et organisateurs.

Nous tenons à remercier particulièrement notre club de tir (Le Radar) pour l’aide financière apportée à la participation de cette compétition, à Monsieur René LAUWERS pour son aide dans l’inscription et la prise de contact avec les organisateurs français et à Xavier HANARD pour son aide dans l’intendance et les prises de vue.

Clara JACQUES